Les couples heureux sont ceux qui ne nourrissent pas d'illusions sur l’orgasme, surtout féminin, encore moins en simultané.

Du mythe de la lune de miel et du sommet de l'entente sexuelle attendue que de déplaisir, de frustration, et de déception. Depuis les temps bénis de l'hymen et du nirvana de sa défloration que de fantasmes sur cette nuit. Rompre l'hymen, faire perdre sa virginité à la femme, et la posséder vraiment.

L'hymen étant passé de mode nombreux sont ceux qui s’en moquent. L'intérêt se concentre sur l’orgasme fantasmatique espéré de la nuit qui vient après la mairie. Mais dans la majorité des cas on passe du vertige de l'espérance, irréaliste, au soupir de son inaccessibilité dans la réalité. On aura cru à tort qu'un couple amoureux fait sa véritable rentrée sexuelle au cours de sa lune de miel et que tout part de là. Si l'orgasme, surtout simultané, et mutuel, est atteint tout est accompli et inscrit pour toujours et à tous les coups. Chaque coït doit y arriver nécessairement ou alors a contrario ce sont des doutes sur l’aptitude sexuelle des conjoints qui commencent. Bonne arrivée aux dégâts de la perte de confiance, en soi, et de l’anxiété intolérable enfermant dans le cercle vicieux des responsabilités rejetées, ou assumées. Les paradoxes de l'attaque et de la défense, dans les contre-attaques. Le mariage n’arrive pas à combler les inclinations et les attentes sexuelles et on se met à douter de la qualité de l'amour qui lie. Les réactions nocives prennent alors le commandement dans le couple. Des disputes permanentes assurées avec divers complexes de culpabilité qui remontent du tréfonds de l'Inconscient. Le fond même du problème est perdu de vue et on lui substitue la fuite dans l'animosité, et la réciprocité, adverse. Reste que le ratage des orgasmes torrentiels, pour la lune de miel, sont plus à mettre au compte de nos trop grandes exigences. Est-ce vraiment un échec décisif, définitif, et la faillite du couple? Réponse non! C'est l'idée de performance attendue à cette occasion mielleuse qui est le problème. La performance en sexualité est un ennemi intime mortel qui fait du tort. Les couples heureux sont ceux qui ne nourrissent pas d'illusions sur l’orgasme, surtout féminin, encore moins en simultané. La prétention à la performance fixe une obligation, de productivité, qui reste souvent inaccessible. Révélant des insuffisances, des défaillances qui finissent par étouffer les désirs. En émoussant les ardeurs, obérant la communication émotionnelle. S’y engager avec force et rage est nuisible et à la clé l’échec est assuré. Souvent à partir de truismes et de poncifs mythiques. Exagérément gonflés, tirés des romans d'amour à l'eau de rose. Ici sont les sexes, et donc, ici et maintenant il faut assumer leur entrecroisée, dans les faits, sans prétention et sans précipitation.

Glossaire :

• Mythe de la lune de miel : L’idée que la lune de miel et l’harmonie sexuelle parfaite sont essentielles pour le bonheur du couple. Cependant, cette attente peut souvent conduire à la déception.
• Rompre l’hymen et perdre sa virginité : Autrefois considérés comme des moments cruciaux, ces concepts ont perdu de leur importance dans notre société moderne.
• Orgasme parfait post-mariage : L’obsession pour l’orgasme idéal lors de la première nuit après le mariage peut créer des attentes irréalistes.
• Mesure du succès d’une relation : Atteindre l’orgasme simultané ne devrait pas être la seule mesure du succès d’un couple. D’autres aspects, tels que la communication émotionnelle, sont tout aussi importants.
• Performance sexuelle : Se concentrer uniquement sur la performance sexuelle peut compromettre la qualité de l’amour entre les partenaires.
• Complexes de culpabilité : Les disputes et les sentiments de culpabilité peuvent nuire à la relation.
• Communication émotionnelle : Plutôt que de se fixer sur des attentes irréalistes, il est essentiel de se concentrer sur la communication émotionnelle pour maintenir une relation saine.
• Clichés romantiques : Les attentes exagérées basées sur des idées romantiques peuvent étouffer le désir et entraîner des échecs relationnels.

Paul Zahiri